Hypothyroïdie

La détecter, et comprendre les paramètres à améliorer pour rééquilibrer efficacement le fonctionnement thyroïdien

La thyroïde, appelée la glande papillon de part sa forme, est une glande complexe dont les hormones interagissent avec tout notre organisme. Beaucoup de paramètres entrent en compte dans son fonctionnement optimal. Aujourd’hui, les symptômes d’hypothyroïdie sont fréquents. Quelles sont les causes ? A travers cet article, j’espère avoir rendu ces mystères accessibles…

Attention, cet article ne se substitut ni à un diagnostic ni à bilan médical. Les explications proposées ne dispensent pas de consulter un médecin.

Symptômes

Les symptômes de l’hypothyroïdie sont nombreux, car lorsque l’on manque d’hormones thyroïdienne, toutes les cellules du corps humain sont impactées. En effet, toutes nos cellules ont un récepteur à l’hormone thyroïdienne active : T3. Cette hormone est donc indispensable pour le fonctionnement global du corps, et c’est pour cette raison que les symptômes sont nombreux et variés. Voici une liste des principaux et plus connus :

  • fatigue, surtout le matin au réveil, avec l’impression de pas avoir dormi
  • yeux gonflés au réveil, poches
  • perte de cheveux
  • transit ralenti, constipation
  • difficultés digestives, ballonnements
  • frilosité, surtout au niveau des extrémités
  • douleurs musculaires et articulaires, raideurs
  • peau sèche, surtout au niveau des tibias
  • perte du quart externe du sourcil
  • œdème surtout le matin
  • rétention d’eau
  • cholestérol élevé
  • moral en dents de scie
  • migraines
  • cerveau au ralenti
  • voix rauque
  • troubles de la fertilité
  • encombrements O.R.L.
  • ronflement
  • stagnation de la lymphe…

Si vous reconnaissez déjà 3 à 4 de ces symptômes chez vous, il est peut être bon de vous interroger sur le fonctionnement de votre thyroïde.

En consultation, je propose une prise en charge fonctionnelle de l’hypothyroïdie, où l’on va rechercher les causes qui ont mené à ces symptômes de manque d’activité thyroïdienne.
L’objectif est de passer alors en revue toutes les possibilités, de la synthèse des hormones thyroïdiennes jusqu’à leur fonctionnalisation, c’est-à-dire leur activité intracellulaire.
En effet, ces symptômes sont le signe que soit vous manquez d’hormones thyroïdiennes, soit elles ne sont pas suffisamment actives. Et c’est là toute l’enquête qu’il faudra mener.

La T4 : manque de production ou insuffisance de conversion en T3

Tout d’abord, il y a le manque de production de T4, une prohormone thyroïdienne. Elle est en quelques sortes la forme de stockage de la T3 (l’hormone thyroïdienne principale sous forme active), et sa synthèse dépend de certains cofacteurs. Ces cofacteurs sont les micronutriments indispensables à sa production. Dans les situations où ils sont manquants, cela signifie qu’il y a un manque de matière première, et donc les briques nécessaires à la fabrication étant absentes, il n’y aura pas de synthèse de T4.
Voici la liste de ces cofacteurs dont il faudra surveiller les taux : fer, iode, vitamines du groupe B, zinc, sélénium, manganèse, progestérone, vitamine D, vitamine A et magnésium.

Une des autres causes régulièrement retrouvée est le défaut ou l’insuffisance de conversion de cette T4 (forme de stockage) en hormone T3 (forme active). On comprend alors qu’il ne suffit pas d’avoir assez de T4, et que la prendre sous forme de médicament peut être insuffisant. Si malgré le traitement médical mis en place des symptômes subsistent, c’est que la T4 apportée par les cachets n’est tout simplement pas convertie en T3, et donc peu utile. On aura beau prendre des hautes doses de T4, l’équilibre thyroïdien ne pourra pas être atteint dans la condition où la conversion ne se fait pas correctement.
A nouveau, cette étape de conversion de T4 en T3 a besoin de tout un tas de cofacteurs ; plus ou moins ceux énoncés plus haut, auxquels on ajoutera du cuivre.

Au-delà de ces insuffisances micronutritionnelles, d’autres facteurs peuvent également bloquer cette conversion de T4 en T3. Il faudra alors aussi investiguer, par exemple, une dysfonction au niveau des reins ou du foie (car c’est dans ces organes que la T4 est transformée en T3) ; rechercher un excès de cortisol correspondant à un état de stress chronique ; explorer une éventuelle hyperoestrogénie* (sous pilule ou de façon naturelle, franche ou par insuffisance de progestérone) ; analyser les taux de pesticides et de métaux lourds dans l’organisme ; étudier la prise de certains médicaments pouvant avoir des effets secondaires ; et enfin rechercher un polymorphisme génétique au niveau de l’enzyme DIO2, qui permet la conversion de T4 en T3. En effet chez certaines personnes, cette enzyme est peu présente ou fonctionne mal. La conversion se fait alors soit de façon moyenne, soit de façon très diminuée. Dans ce cas, la question de soutenir avec de l’hormone thyroïdienne active T3 sera évoquée.

*En effet, un taux élevé d’œstrogènes accroit la production de TBG (thyroid binding globulin), qui est la principale protéine transporteuse des œstrogènes, mais qui est aussi celle des hormones thyroïdiennes, T3 et T4. Or, les hormones thyroïdiennes sont inactives quand elles sont liées à la TBG. D’ailleurs, dans les analyses les hormones T3 et T4 sont dosées sous leur forme libre, et non pas liée, qui n’est pas le reflet de leur fonctionnalité.

Excès de T3 reverse

En parallèle de ce défaut de conversion de la T4 en T3, il peut exister aussi un phénomène de blocage de la thyroïde à cause d’une production en excès de T3 reverse. Cette hormone est la forme totalement inactive dont le rôle est de réguler la thyroïde. Sa synthèse bloque l’action de la T3 active. Une hypothyroïdie est donc possible malgré des taux corrects d’hormones T3 et T4, mais parce qu’il y a beaucoup d’hormones T3 reverse, leurs activités au niveau des récepteurs est diminuée.
Cette augmentation de T3 reverse peut être en lien avec : le stress chronique (excès de cortisol et fatigue surrénale) ; certaines carences (zinc, sélénium…) ; et globalement tout ce qui va stresser le corps, comme chez les personnes qui ne mangent pas suffisamment ou qui sont en restriction calorique (régimes ou jeûnes, le jeûne faisant fabriquer plus de T3 reverse).
Enfin, un autre facteur pouvant entrer en compte et pas des moindres, est la présence d’un phénomène inflammatoire qui perturbe l’organisme. Il s’agit notamment d’une dysbiose intestinale, qui entraine elle aussi une production plus élevée de T3 reverse.

Activité intracellulaire altérée

Le dernier pilier à explorer dans l’optimisation du fonctionnement des hormones thyroïdiennes, c’est leur fonctionnalisation, c’est-à-dire la qualité de leur activité. Si les hormones sont correctement synthétisées mais que leur action intracellulaire même est diminuée, les symptômes seront les mêmes, à savoir une hypothyroïdie. La cause la plus commune de ce cas de figure est la carence en cortisol, due à un stress très prolongé, avec donc l’épuisement des glandes surrénales sur le long terme. Les messagers qui communiquent avec l’hypothalamus sont diminués, la synthèse de cortisol est ralentie, et les taux peuvent s’effondrer. La conséquence sera une action intracellulaire de T3 altérée.

On retrouve aussi des carences micronutritionnelles : vitamine D, vitamine A et oméga 3. Les oméga 3 sont des acides gras essentiels dont le rôle est de rendre les membranes cellulaires plus fluides, pour ainsi faciliter les entrées et sorties de molécules dans nos cellules. Une membrane rigide est comme une enceinte de pierres infranchissable autour d’un château. Leur taux conditionne donc la capacité des hormones thyroïdiennes à entrer librement et se fixer à leur récepteurs intracellulaires.

Dernière cause d’un manque de fonctionnalité de la T3, l’inflammation chronique, qui se retrouve là encore. La présence d’une telle inflammation généralisée et systémique, appelée endotoxémie métabolique, complexifie les prises en charge. L’exploration est globale et le chemin peut être long pour agir sur ce type d’inflammation.

Hashimoto

Enfin, parlons de la possibilité d’être atteint d’une maladie auto-immune touchant la glande thyroïde, appelée maladie de Hashimoto. Celle ci se détecte lorsque le taux des anticorps contre la thyroïde est élevé, avec ou sans nodule dans le cou. Dans tous les cas, cela témoigne d’une attaque de notre propre organisme contre la thyroïde. Ce stress contre la thyroïde entraine un défaut de production des hormones thyroïdiennes. Il s’agit d’une situation complexe qui nécessite une prise en charge très globale, en partenariat avec les médecins, car de très nombreux paramètres entrent en compte dans l’étiologie d’un déséquilibre du système immunitaire contre un organe.

En consultation, je vous accompagne et réalise une prise en charge de tout ces types de cas. L’accompagnement et la prise en charge de l’hypothyroïdie ayant plusieurs causes possibles, des analyses seront à envisager pour en comprendre l’origine si la lumière n’a pas encore été faite. Une fois la ou les causes dévoilées, nous travaillerons ensemble à rééquilibrer le fonctionnement de votre organisme et de votre thyroïde, pour vous rendre à nouveau un meilleur confort de vie.

Partager cet article :

Retour en haut